Méthode diagnostique de pulsologie clinique
La Pulsologie Clinique
La pulsologie clinique, c’est l’art de prendre le pouls du patient, d’en apprécier sa modification suite à une stimulation afin d’en déduire une information clinique.
C'est l'outil indispensable de la médecine traditionnelle chinoise afin d'établir un bilan de fonctionnement des différents organes. Cet outil a été repris et simplifié par le Dr Nogier, créateur de l'auriculo-médecine dans les années 1960. La technique a eu plusieurs dénominations et en dernier lieu « VAS » : Vascular Autonomic Signal.
Il s’agit donc d'un signal vasculaire transmis par les artères. Le pouls est une onde générée par le cœur à chaque battement, il permet de mesurer le nombre de pulsations cardiaques par minute.
Le signal vasculaire est une augmentation de la force de cette longueur d’onde à une stimulation de la peau qu’elle soit sensorielle ou lumineuse forte. De même, une émotion intense va provoquer la modification de l’onde.
La modification dure quelques instants : c’est une réaction du système nerveux autonome sympathique et parasympathique. Elle traduit le fait que l’organisme a perçu et intégré une information et s’adapte en conséquence.
Cette propriété artérielle nous permet, grâce à la prise du pouls radial, d’évaluer la réponse de l’organisme à une stimulation donnée. Autrement dit, le praticien prend le pouls du patient tandis qu’il est attentif à la sensation de l’onde du pouls. Il provoque une stimulation en éclairant la peau avec une lumière blanche forte à des endroits spécifiques. La réponse est binaire : soit l’onde ne se modifie pas, on parle de VAS négatif et l’organisme ne réagit pas, soit l’onde se « durcit » on parle de VAS positif, l’organisme a perçu une information qu’il doit gérer.
La modification du pouls est une réponse réflexe de l’organisme sans intervention volontaire ou consciente du praticien ou du patient. Elle permet au praticien d’apprécier immédiatement la réponse de l’organisme par une stimulation effectuée sur un organe, un méridien ou un tissu.
Outil indispensable en Ostéopathie Intégrative elle guide constamment le praticien dans sa recherche de causalité des symptômes exprimés par le patient.
Elle permet également de vérifier rapidement l’impact de toute action thérapeutique.
La planche " POP "
POP : Projection des Organes à la Peau
La peau est un organe à part entière. Elle joue un rôle protecteur fondamental vis-à-vis des agressions physiques, toxiques, microbiennes ou virales. Bien d’autres fonctions la concernent : un rôle de thermorégulation par les glandes sudoripares, une fonction immunitaire et une fonction fondamentale, la synthèse de la vitamine D.
C’est aussi un organe très riche en terminaisons nerveuses qui sont autant de capteurs pour la sensibilité au froid, au chaud et de capteur de pression pour le sens tactile.
Elle possède une fonction moins connue :la réponse à la lumière. Certains capteurs sont sensibles au flux de photons. Si l'on éclaire ponctuellement une zone de peau avec une petite lampe torche puissante, l’organisme perçoit cette information. Le système neurovégétatif sympathique réagit et provoque une modification de l’onde du pouls. On la perçoit très bien avec la pulsologie.
La réponse du pouls sera d’autant plus forte que la zone de peau est en rapport direct avec un organe en dysfonction. La sensibilité à la lumière de cette zone est en alerte et les capteurs réagissent plus fort que le reste de la peau. Là encore c’est la prise de pouls qui nous indiquera cette réaction.
Ce qui signifie que nous avons le moyen très simple et parfaitement reproductible d’apprécier le fonctionnement physiologique ou non d’un organe en éclairant très localement la zone de peau correspondant à l’organe tout en prenant le pouls.
Si le pouls réagit l’organe est en dysfonction, s’il ne réagit pas le fonctionnement de l’organe est conforme physiologiquement.
Prenons un exemple simple :
Un patient se présente en consultation. Il se plaint depuis quelques semaines de brûlures d’estomac. Son médecin diagnostique un RGO, « reflux gastro-œsophagien ». Il lui demande de passer dans un premier temps une échographie, elle ne montre rien de particulier.
La planche POP nous indique précisément la zone de projection de l’œsophage, de l’estomac, de la première partie de l’intestin grêle le pylore et duodénum. Mais aussi le points POP du foie et de la vésicule biliaire. L'inflammation d'un ou plusieurs de ces organes sont susceptibles de donner une sensation de brûlure.
L’éclairage successif de ces différentes zones nous montre par la modification du pouls, que c'est par exemple la zone œsophagienne inférieure qui est réactive. On en conclut que son RGO est probablement lié à une inflammation de cet organe et de cette partie de l'organe. Dés lors on pourra investiguer le rachis pour déterminer le métamère en correspondance précise avec l'œsophage inférieur et procéder si nécessaire à son ajustement.
Le praticien pourra alors agir précisément en sachant quel est l’organe impliqué dans la pathologie.
Les deux outils sont indissociables
La pulsologie clinique est un concept global qui nécessite pour le praticien à la fois de maîtriser la prise de pouls et de connaître parfaitement la localisation des projections des organes à la peau.
Cet ensemble constitue un outil très simple, non traumatisant, le patient ne sent rien !
La pulsologie clinique constitue un outil précieux et incontournable pour le praticien qui pourra alors agir en toute connaissance de cause.
Le Diagnostic Multifactoriel
L’émergence d’un symptôme est le plus souvent l’expression d’une dysfonction de plusieurs organes que l’organisme n’arrive plus à gérer. Après un symptôme post-traumatique, par exemple vous tombez d’une échelle et vous vous fracturez une cheville.
La cause de la fracture est indéniablement liée au traumatisme, on ne se pose pas la question du « pourquoi », on passe directement à la phase : « comment » soigner cette personne et sa fracture.
En dehors de ce cas de figure, une expression pathologique est le fruit de plusieurs causes qui s’établissent dans le temps et se rajoutent les unes aux autres. Il vient un moment où l’organisme n’arrive plus à gérer cette accumulation de dysfonction et apparaît un symptôme. Par exemple, vous vous réveillez un beau matin et vous n’arrivez plus à soulever votre bras. Votre épaule est douloureuse, comme figée. Anatomiquement, on peut penser à une capsulite rétractile.
Et pourtant la veille en vous couchant votre épaule fonctionnait correctement. Vous n’avez pas eu de traumatisme, cependant votre épaule est douloureuse comme si vous aviez passé la nuit à déménager votre appartement. Il n’y a pas de cause apparente, mais une accumulation de plusieurs dysfonctions.
Peut-être vous sentiez depuis quelque temps que vous étiez plus raide. Vous éprouviez une gêne dans la nuque, il vous était également plus difficile de porter votre main à la base du crâne pour vous coiffer. Dans la journée, le travail devant l’écran devenait de plus en plus éprouvant, vous cherchiez constamment votre place face à votre bureau. Parlons-en du bureau, depuis quelques semaines l’ambiance est plus tendue, votre patron est à cran et hier çà a explosé. Il vous a reproché votre retard sur des dossiers. Le ton est monté. Vous avez passé une nuit agitée et finalement au petit matin vous vous êtes endormi sur votre côté droit.
Nuit quasiment blanche, deux heures plus tard au réveil, impossible de lever le bras. Votre épaule vous fait souffrir, vous vous sentez à bout. Votre corps vous dit stop. Il n’arrive plus à gérer l’accumulation de toutes ces tensions. On voit bien dans cet exemple la multitude de « petites causes » qui, accumulées vont concourir à l’expression de votre épaule « gelée ».
La pulsologie clinique vous permet d’explorer toutes les causes possibles, de les traiter une à une. Vous éviterez ainsi le lieu commun habituel : « vous avez dû dormir dans une mauvaise position». Si vous vous en tenez à ce stade de l’investigation, vous éluder la question du « pourquoi ».
Vous vous focalisez alors sur la question du comment soigner au mieux mon patient. Ainsi bon nombre de facteurs intervenant dans le processus pathologique vous échappent. La résolution clinique traîne, le patient passe par des phases d’amélioration et de rechutes. La solution n’est pas pérenne.
Les avantages de la Pulsologie Clinique
La Pulsologie Clinique sera un outil supplémentaire dans votre investigation diagnostique. Elle ne se substitue pas aux méthodes classiques (interrogatoire, observation, palpation…, imagerie ou analyses médicales.)
Elle vient affiner votre compréhension du patient et de sa pathologie. Fondamentalement vous conservez votre outil thérapeutique en fonction de votre spécialité, mais vous allez gagner un temps précieux dans l’analyse et être plus précis avec votre traitement. Ce sera à la fois un vrai confort pour vous et un vrai plus pour votre patient.
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